- SANTIAGO (Chili)
- SANTIAGO (Chili)SANTIAGO, ChiliCapitale du Chili, Santiago occupe dans l’intérieur du pays une position relativement exceptionnelle pour l’Amérique latine, où les capitales ont généralement une fonction portuaire: situation d’autant plus paradoxale que le Chili n’est qu’un interminable littoral (4 700 km) assorti d’un arrière-pays dont la profondeur n’excède 150 kilomètres que dans le Grand Nord. La ville de Santiago fut fondée en 1541 sur les rives du río Mapocho, dans la première plaine intérieure qui permettait l’agriculture, après la traversée du très long désert. Ainsi la ville maintient-elle un contact entre le désert du Nord, doté de richesses minières considérables, et les régions agricoles du Sud, d’où proviennent l’essentiel des denrées alimentaires nécessaires à la population chilienne. Principal centre de cette marche frontière qu’était le Chili de l’époque coloniale, Santiago est devenue la capitale du Chili indépendant et a accru le centralisme déjà existant dans le pays, notamment par l’organisation du réseau ferré construit au XIXe siècle.La surpopulation des campagnes régies par la grande propriété et les crises entraînant une diminution des emplois dans les mines du Nord provoquent, tout au long du XXe siècle, une migration de la main-d’œuvre vers Santiago. L’essentiel des emplois y est fourni par un secteur tertiaire très développé, lié à son rôle de capitale, de centre intellectuel et de plaque tournante des échanges nationaux, et par de très nombreux établissements industriels, implantés dans les faubourgs du sud et du nord de la ville. Ceux-ci assurent près de 60 p. 100 de la production du pays, associant l’activité traditionnelle de petits établissements (textile, confection et alimentation) à la grande industrie moderne, métallurgique et chimique, localisée le long des axes routiers et ferroviaires à la sortie de la ville.Le Grand Santiago, qui ne groupait que 10 p. 100 des Chiliens en 1907 et 19 p. 100 en 1940, abritait en 1993 4 628 000 habitants, soit le tiers de la population du pays. Malgré l’essor industriel considérable, le problème de l’emploi reste très sérieux à Santiago, où s’entasse une population vivant de petits métiers, des sans-travail, et la plupart des chômeurs recensés du pays. Peu solvable, cette population pauvre est à l’origine de graves problèmes d’urbanisme, parce qu’elle édifie des quartiers d’habitat spontané, les poblaciones callampas , où les conditions de vie sont précaires, et qui restent mal reliés aux autres quartiers de la ville par des transports urbains tout à fait insuffisants. Il faut ajouter que, du fait de sa position géographique, Santiago connaît de très graves problèmes de pollution atmosphérique.Un contraste brutal oppose ces immenses quartiers populaires, situés au nord, à l’ouest et au sud de la ville, au Barrio Alto , cité-jardin qui s’étend à l’est, au pied des Andes, où le climat plus sec et plus lumineux a attiré la majorité de la bourgeoisie santiaguine, en entraînant de très nombreux commerces.Concentrant l’essentiel de la population, des revenus, des activités de production modernes et des échanges, Santiago maintient son essor par la stérilisation des provinces, semblable en cela à toutes les très grandes villes d’Amérique latine, à la fois produit et agent du sous-développement national.
Encyclopédie Universelle. 2012.